Le Forgeron - Humain immortel, forgeron des anges & des démons

• Fiche d'Identité

• Nom :: Figerald.
• Prénom :: Thomas.
• Surnom :: Le Forgeron.
• Âge :: Environ 800 ans.
• Date & lieu de naissance :: A Mullway en Angleterre, peu de temps avant le début de la 3ème Croisade.
• Signe Astrologique :: Inconnu.
• Nationalité :: Anglaise.
• Statut / Occupation :: Forgeron immortel, il fournit régulièrement les anges et les démons les plus puissants.
• Signes particuliers :: C’est un humain qui a acquis l’immortalité. Il est totalement neutre et observe les affrontements entre le Paradis et les Enfers de loin. Il sait forger toutes les armes connues, qu’elles soient magique ou non, et passe son temps à imaginer des armes plus puissantes les une que les autres…

• Profil psychologique et physique

• Caractère :: Le Forgeron est un être calme, intelligent, et qui prend le temps de réfléchir avant d’agir ou de parler. Il est assez réservé et peu sont ceux à qui il accorde son amitié. Très travailleur, il ne rechigne jamais à la tâche et accepte toujours de forger les armes qu’on lui commande… S’il juge le commanditaire digne, ce qui n’est pas toujours le cas. Et quand un ange ou un démon qu’il juge digne se présente, il doit toujours payer de sa personne. En effet, tout Immortel qui passe commande chez lui doit se lier à l’arme forgée, que ce soit physiquement ou psychiquement. Très jaloux de son propre travail, il se refuse à forger deux fois la même arme, et s’il le fait ce n’est qu’à de très rares exceptions et pour d’excellentes raisons. Il ne supporte pas qu’on l’appelle par son vrai nom, et insiste beaucoup pour que tout le monde le nomme le Forgeron, même si certains démons et démones se font un plaisir de lui rappeler sa véritable identité. Grand amateur de théâtre et d’opéra, on peut facilement le trouver au Golden Theatre, où il aime passer son temps une fois le soir venu.

• Apparence physique :: Il est assez grand, a les yeux bleu clair, et les cheveux blancs. Assez vieux en apparence, on lui donnerait facilement entre soixante et soixante-dix ans, mais il en a beaucoup plus en réalité. Malgré son physique assez âgé, il garde un certain charme, vestige de sa jeunesse passée, ainsi qu’une musculature importante due à son travail de forgeron. On peut apercevoir sur son corps toutes les cicatrices qu’il a eue tout au long de sa vie, et qui sont pour la plupart due à des accidents de forge. Il porte généralement des costumes blancs pour sortir, mais quand il travaille, il a toujours son grand tablier de cuir. Il faut généralement éviter d’aller le voir quand il porte cette tenue car c’est signe qu’il est en plein travail. Il a toujours sur lui le pendentif que lui a donné son premier amour, et qui lui permet, grâce à Eden et Rhaziel, de voyager entre les différents plans à sa guise.

• Histoire

Il est neuf heures du matin sur la ville de Paris, et le soleil éclaire déjà l’aéroport Charles de Gaulle. Comme tout les jours, l’endroit est blindé d’homme d’affaires qui partent travailler, de gens qui rentrent d’un long voyage ou qui sont sur le point de partir, de familles qui se séparent, d’amis qui se retrouvent. Et au milieu de cette foule, je suis là, mon bagage à la main, me dirigeant vers l’enregistrement.
L’avion. Si il y a bien un moyen de transport que je déteste c’est bien celui-ci. Et ce n’est pas peu dire quand on sait que j’en ai connu des moyens de voyager à travers le monde, depuis environ mille ans…

Je suis né à Mullway, en Angleterre, peu de temps avant la 3ème Croisade. Je viens d’une petite famille simple, fils unique de ma mère et de mon père forgeron. J’ai toujours eu une vie aisée étant jeune, le travail de la forge étant à cette période là une pratique essentielle. J’étais innocent mais j’apprenais vite, et je n’avais pas encore commencé à mûrir que mon père se mit à m’apprendre tout ce qu’il savait. Très vite il devint évident que j’avais un don pour le travail du métal. Je l’aidais alors à la forge et travaillais avec lui. Mais même si cette vie me plaisait, elle ne me convenait aucunement. Je voulais plus, je voulais vivre libre et voyager à travers le monde. Et quand les guerres répétitives et incessantes qu’il y avait alors en Europe et autour de la Méditeranée eurent raison de mon moral, je quittais la forge familiale et mes parents, bien décidé à parcourir le monde. Ma première destination : l’Orient et ses mystères.
Là-bas aussi la maîtrise de la forge était appréciée, si bien que je pu facilement y vivre, apprenant la langue arabe que m’enseignait un érudit qui m’avait pris sous sa protection. J’aimais ce pays et sa culture, et les techniques de forges que j’appris là bas ne firent que renforcer ma connaissance des armes déjà grande. J’étais heureux d’être ici et d’être accepté comme un habitant de ce pays, moi le petit anglais qui avait quitté sa terre natale pour partir à la découverte du monde.
Mais il n’y avait pas que la culture qui me retenait sur ces terres. La fille de l’érudit était la femme la plus magnifique que j’avais rencontré. Très vite je fus envouté par son charme et sa beauté, et il semblait que mon côté anglais ne la laissait pas indifférente. Ce fut sans difficulté que l’amour remplaça la simple attirance, et bientôt la flamme de notre passion s’embrasa en secret, dans la chambre que j’occupais et où elle me rejoignit une nuit, discrètement, sans que son père ne le sache. Là nous pûmes nous offrir l’un à l’autre, en toute liberté. Mais cette idylle ne dura pas.
L’érudit découvrit rapidement notre secret, et sa fureur n’eut d’égale que la punition qu’il m’infligea. Moi qui avait touché sa fille et qui lui avait fait perdre sa virginité, je fus condamné par l’homme que j’admirais à l’immortalité. Je fus fais prisonnier, condamné à voir la femme que j’aimais vieillir sous mes yeux durant des années, tandis que mon corps ne subissait pas les méfaits du temps. Puis finalement, quand elle mourut, je fus libéré et banni. Commença alors pour moi une longue période de tourments…

Il est 10h. Je suis dans l’avion, qui s’apprête à décoller d’ici quinze minutes. A côté de moi se trouve un jeune garçon, il ne doit pas avoir plus de douze ans, et il prend déjà l’avion tout seul. Moi qui ne supporte pas d’être dans les airs, j’ai l’impression d’être un peu minable à côté de ce petit qui ne se préoccupe même pas du décollage imminent, trop concentré sur sa console de jeux vidéo. Où est ce que je vais ? Los Angeles, Etats-Unis. Ce que je vais y faire ? Je n’en sais rien encore, mais je le découvrirais en arrivant… Me voilà encore une fois sur le point de traverser la Terre…

Durant de longues années après la mort de ma bien-aimée, je parcourus le monde, apprenant de nouvelles techniques pour fondre et modeler le métal. Voilà le seul avantage de cette malédiction que m’avait infligé l’érudit : la possibilité de parfaire mon art de forgeron au maximum. Mais je ne m’arrêtais pas aux lames simples. J’appris aussi à créer des armes magiques, en m'initiant aux arcanes secrètes des runes et des glyphes, ainsi qu'à la capacité de les graver à même le métal. Grâce à cela, je donnais à chacun de mes "enfants" un côté unique et mystique à la fois. De l’Espagne au Japon en passant par l’empire Russe - sans oublier l’Afrique, je visitais toutes les terres connues, et ce fut seulement après plus de deux siècles de recherches et de travail intensif que je décidais de rentrer chez moi en Angleterre. Mon corps avait alors commencé à changer, prenant l’apparence d’une personne d’environ trente ou quarante ans. Même si j’étais condamné à vivre éternellement, mon corps lui continuait de vieillir, bien qu'extrêmement lentement.

Je me surprends à observer le gamin avec un peu trop d’insistance. Il est mignon comme tout avec sa tignasse blonde et son rire, tout content qu’il est de dégommer des monstres sur son jeu. Il me rappelle mon fils… Celui que je n’ai plus jamais revu alors qu’il n’avait que dix ans, depuis que sa mère sortit de ma vie, avec lui et son frère…

De retour en Angleterre, je m’installais sur le domaine familial qui était depuis longtemps abandonné. Me faisant passer pour un lointain descendant des Figerald, je repris la forge de mon père, et ne mit pas longtemps à rencontrer de nouveau l’amour. Pour la première fois depuis plus de deux cents ans, je retrouvais une certaine joie de vivre, ainsi qu'un point positif à mon immortalité. Cela m’avait permis de la rencontrer malgré notre différence d’époque. Pendant dix ans vécûment ensemble, heureux de la chance que nous avions. Trois enfants naquirent de notre union, deux garçons et une fille. Ils étaient ma joie, ma fierté, et rien ne pouvait assombrir ce bonheur que je vivais enfin, après des années de souffrances. Jusqu’à cette nuit de l’an 1347, où je fis tout basculer…

Comme souvent, j’étais resté dans mon atelier à travailler très tard. Une forte pluie tombait au dehors : l'orage qui avait menacé toute la journée avait fini par éclater. Trop concentré sur mon travail, qui consistait à la réparation d’un soc de charrue, je ne m’en rendis pas tout de suite compte, mais quelqu’un approchait. Je le réalisais enfin lorsque j’entendis un cheval s’arrêter tout près de chez moi, et vit une silhouette apparaître à l’extérieur de la forge, devant la porte. La silhouette avança un peu sans pour autant entrer et je pus distinguer quelques détails. Il s’agissait d’une jeune fille, d'environ 16 ou 17 ans pas plus, avec les cheveux d’un châtain foncé - presque noir dans la semi-obscurité du pallier. Je trouvais déjà très étrange qu’une jeune fille vienne seule en pleine nuit jusqu’à ma forge, mais ses vêtements et le fait qu’elle possédait un cheval ne faisaient que soulever un peu plus les questions que je me posais. Pourquoi une noble venait me voir moi, au beau milieu de la nuit, et dans un coin aussi perdu ? Je n’en savais rien. Elle prit alors la parole.

??? – Vous êtes bien Thomas Figerald ?
Thomas – Ça dépend qui le demande… Répondis-je d’un air que je voulais indifférent.
??? – Mon identité ne vous regarde pas, me répliqua t-elle d’un ton sec. Sachez seulement que j’ai les moyens de m’offrir vos services.

Elle avait dit cela d’un ton coupant, impérieux même. Je n’avais pas affaire à n’importe qui.

Thomas – Et en quoi mes services pourraient-ils vous intéresser ?
??? – On dit que vous êtes le meilleur forgeron de la région… Que votre talent serait d’origine magique.

La façon qu’elle avait eu d’insister sur ce dernier mot ainsi que le sourire entendu qu’elle arborait me mirent la puce à l’oreille. Savait-elle pour mon secret ?

Reposant mon ouvrage achevé sur le sol, j’attrapais le premier morceau de tissu que je trouvais et commençais à essuyer mon visage et mes mains couvertes de sueur.

Thomas – Je vous en prie, entrez donc… Je reviens dans une minute.

Je sortais de la pièce par une petite porte et refermais derrière moi. Qui était-elle ? Je n’en savais rien, mais quelque chose clochait chez elle. Elle me voyait pour la première fois, et déjà elle avait senti que j’étais différent. Prenant la bassine d’eau que je gardais ici, je commençais à me lever rapidement, réfléchissant à toute vitesse. Je ne risquais rien à la laisser m’expliquer ce qu’elle voulait, et je ne devais tout de même pas négliger la possibilité de ses origines nobles. Un peu d’or ne me ferait pas de mal.

Retournant dans mon atelier, je remarquais que ma "cliente" avait pris ses aises et visitait tranquillement les lieux. M’approchant d’elle, je repris la conversation là où je l’avais laissée.

Thomas – Si vous me disiez exactement ce que vous voulez ?
??? – Il me faudrait une rapière…

Elle m’expliqua alors en détail ce qu’elle désirait. Je l’écoutais attentivement, ayant en tête chaque étape qu’il faudrait pour réaliser un tel objet. C’était une véritable œuvre d’art qu’elle voulait. Cela demanderait du temps, mais aussi de l’argent.

Thomas – Un tel ouvrage ne se fera pas en un jour. Il va me falloir beaucoup de temps pour le fabriquer…
??? – Il me la faut pour cette nuit.
Thomas – Comment ?

Le culot dont elle venait de faire preuve faillit m’arracher un éclat de rire. Déjà le fait qu’elle vienne en plein milieu de la nuit sous la pluie je trouvais cela étrange, mais qu’elle me demande une chose pareille, cela relevait du mysticisme. Aucune arme ne pouvait être forgée en si peu de temps.

Thomas – Je n’ai aucun moyen de fabriquer une arme de cette sorte avant l’aube. Et même si je le pouvais, il ne me resterait guère assez de temps pour la finir avant les premiers rayons du soleil.
??? – Si vous vous mettez au travail immédiatement je suis certaine que vous pourrez y arriver. Et puis…

Le regard cruel qu’elle me lança à ce moment là me fit froid dans le dos.

??? – Il serait préférable qu’il n’arrive rien à votre petite famille… Vos deux fils ainsi que votre charmante femme… Sans oublier la petite fille bien entendu… Que ce serait dommage…

La peur fit rapidement place à la colère.

Je tremblais de rage, et mes paroles étaient aux limites du hurlement. Elle osait menacer ma famille. Toute noble qu’elle semblait être, je ne pouvais laisser passer un tel affront. Une fois dans ma vie on m’avait enlevé celle que j’aimais, et je n’avais rien put faire pour empêcher sa mort. Plus jamais je ne laisserais une telle chose se reproduire, quitte à y laisser ma vie pour cela. Cependant, même si mon envie de lui sauter à la gorge et de l’étrangler était forte, je ne fis rien. Depuis son arrivée quelque chose clochait. Plus de deux siècles d’existence m’avaient appris qu’il fallait toujours se fier à ses impressions.

On aurait dit que quelque chose de maléfique accompagnait cette jeune femme dans ses gestes, dans ses paroles, et dans sa façon d’être en général. Au départ, je n’avais rien remarqué mais je le sentais maintenant. Elle ne pouvait être humaine, non, il y avait… autre chose.

Malgré ma haine du moment, mes idées se faisaient de plus en plus claires. Si ce que je pensais était vrai, j’avais peut être une chance.

Thomas – Menacer de tuer ma famille n’est pas le choix le plus judicieux qui soit. Cependant…

Je contrôlais difficilement ma colère, mais je devais garder mon sang froid. Si cela marchait, je n’aurais alors plus aucune raison de vouloir la tuer, bien au contraire.

Thomas – Je pourrais envisager de forger cette arme cette nuit… Si vous me rendez un léger service.

La demoiselle ne répondit pas et se contenta de me fixer d'un air poli, attendant sans doute que je poursuive.

Thomas – Je vais essayer de faire le plus court possible.

Aucun changement sur son visage, à part peut être une pointe d’impatience. Je décidais de me jeter à l’eau.

Thomas – Depuis quelque temps déjà, je cherche à contacter quelques entités démoniaques, en vain. Malgré tout mes efforts je n’ai reçu aucune réponse, comme si quelque chose m’en empêchait…

Si je me trompais sur mes impressions par rapport à elle, je passerais pour un fou je le savais, mais il était trop tard pour faire marche arrière.

Thomas – Mais étrangement, quelque chose en vous me fait penser que vous en seriez capable… Vous voyez sans doute où je veux en venir…
??? – Si je vous comprends bien, vous me demandez de contacter des démons en échange de ma rapière… Mais qu’est ce qui vous dit que je suis capable d’une telle chose ?
Thomas – Qui me dit le contraire ?

Un sourire amusé, une légère étincelle dans les yeux. En voyant cela je compris que j’avais visé juste.

Cela faisait des années que je cherchais à contacter des démons pour obtenir un droit de passage en Enfer. Durant mes voyages et au fil de mon apprentissage, j’avais entendu plusieurs de mes maîtres parler de rituels démoniaques qui permettaient de forger des armes d’une rare puissance. Intrigué, j’avais alors cherché à contacter de tels démons, mais sans aucun résultats. Je commençais alors à désespérer d’y arriver un jour, et cette jeune fille était arrivée.

??? – Très bien, j’accepte.

Mon cœur fit un bond à ces mots.

??? – Mais vous feriez mieux de commencer dés maintenant, ou vous n’aurez jamais le temps de finir.

Sans ajouter un mot, j’ouvris un placard et en sortit une lourde malle. Je déverrouillais la malle et l’ouvrit. Là se trouvait le matériel que j’avais acquis au fil de mes voyages. Ce matériel comportait un lourd grimoire de runes et de glyphes, qui s’était enrichi avec les années, ainsi qu’un long outil, une sorte de petit poignard sans garde. C’était cet outil qui me permettait de graver les runes et les glyphes à même le métal, et ainsi donner un pouvoir spécial aux armes.

Pendant que je m’attaquais à la forge de cette rapière, je voyais la demoiselle qui s’affairait dans son coin, préparant le rituel. J’avais encore du mal à réaliser que la chance que j’attendais depuis des années arrivait enfin. Je me rendis alors compte que j’avais délaissé l’arme pendant quelques minutes, et je me remis au travail, ne me concentrant que sur ce que je devais faire et rien d’autre.

Arriva alors la fin de la nuit au moment où je gravais la dernière rune sur la lame. Elle brilla quelques secondes et disparu, s’enfonçant dans le métal. Je venais d’accomplir un exploit. Réussir à forger une arme magique en si peu de temps était impossible en temps normal. Mais voilà, normal je ne l’étais plus depuis longtemps. Attrapant la rapière par le manche, je m’approchais de sa future propriétaire.

Thomas – Chose promise, chose due…

Je lui tendis la rapière.

Thomas – Cette arme sera liée à la première personne qui la touchera quand elle quittera mes mains. Elle sera donc vôtre à jamais.

Je ne lâchais toujours pas l’arme. Le marché n’était pas complet.

Thomas – J’espère ne pas être le seul à avoir tenu ma promesse…

Elle semblait subjuguée par l’arme que je lui présentais, comme si plus rien n’existait pour elle que cette arme, comme si moi-même je n’existais plus. Toujours avec l’air totalement hypnotisée, elle me l’arracha des mains et continua de la contempler. L’arme était désormais sienne.

Après quelques minutes à la regarder ainsi, elle en détourna enfin le regard et sortit de mon atelier. Je ne compris pas tout de suite pourquoi elle sortait, et le temps que je me décide à la suivre, elle n’était plus là. Je vis alors que la porte de ma maison était grande ouverte.

Thomas – Non…

Un cri de terreur résonna alors à l’intérieur. Je me jetais vers la maison mais trop tard, elle en sortait déjà, ma fille gémissant sous son bras. Je sautais alors sur la jeune femme, bien décidé à lui reprendre mon enfant, mais celle-ci me projeta au sol avec une force étonnante, et le choc m’assomma presque. Il me fallut quelques secondes pour reprendre mes esprits, et le temps que je retourne dans mon atelier, il était trop tard. Au moment où je rentrais à l’intérieur, une vision d’horreur m’attendait.

Elle était là, assise en tailleur au milieu d’un pentacle inscrit sur le sol, un long poignard à la main. Son geste fut sec et rapide. En une fraction de seconde, la gorge de ma fille s’ouvrit sous la lame, le sang gicla sur le sol, et la vie quitta doucement son regard. Elle jeta alors le corps sans vie et commença le rituel. N’importe quel père aurait tué cette femme sans sommation, n’importe quel père sauf moi. Quelque chose m’avait empêché à ce moment là de lui bondir dessus et de l’égorger comme elle avait égorgé mon enfant. Sans force je la regardais faire le rituel. Il ne fallut pas plus de quelques minutes pour qu’un démon apparaisse. Là, la jeune fille lui parla dans une langue que je ne comprenais pas, me montrant du doigt à plusieurs reprises. Puis le démon disparut dans un nuage méphitique.

Une lamentation déchirante ainsi que plusieurs sanglots d’enfants m’indiquèrent que ma femme et mes deux fils m’avaient rejoint et venaient de découvrir le carnage. Se jetant sur le petit corps mort, ils ne firent presque pas attention à la jeune fille. La phrase qu’elle prononça alors fit définitivement basuler ma vie.

??? – Un marché est un marché, nous sommes désormais quittes.
Thomas – Pourquoi… Ma fille…
??? – Nous n’avions établi aucune clause à ce contrat il me semble… Vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même.

Et elle avait raison. J’étais le seul et unique responsable de ce meurtre. Si j’avais été moins cupide, moins gourmand, rien de tout cela ne serait arrivé. Elle s’éloigna en direction de la porte et s’arrêta, me lançant une dernière phrase avant de s’en aller.

??? – Et pour répondre à votre question, je me nomme Violante... Lady Violante.

Je me réveille en sursaut. Nous sommes à mi-chemin du vol reliant Paris à Los Angeles. Je mets quelques secondes à réaliser que ce qui m’a réveillé, ce n’est rien d’autre que la voix du commandant qui nous annonce que nous allons traverser une zone de turbulences. A quelques rangs devant moi, j'entends deux femmes qui parlent de la neige qui tombe à Los Angeles depuis quelques semaines... Bizarrement entendre parler de neige me rappelle une autre femme que j'ai rencontré peu de temps après miss Violante...

Le lendemain même de cette nuit dramatique, ma femme, qui avait compris que j’étais responsable de la mort de notre fille, s’en alla sans un mot avec nos deux fils. Je ne fis rien pour la retenir, car je me savais coupable, et je méritais ce qui m’arrivait. En une nuit et une matinée, tout avait changé pour moi.

Toute la journée j’attendis, des questions plein la tête. Un autre démon allait-il apparaître ? Chercheraient-ils à me contacter ? Je n’en savais rien, mais j’avais peur. Peur que les Enfers me punissent pour l’arrogance dont j’allais faire preuve en demandant une telle protection. Peur de ce qui risquait de m’arriver s’ils acceptaient de me l’accorder. Mais surtout, peur qu'aucun démon ne vienne, et que le sacrifice de ma fille ait été inutile… Ce fut quand la nuit tomba que j’obtins les réponses que j'attendais.

Alors que j’étais dehors à observer les étoiles, mon esprit tourmenté par mes interrogations, Elle apparut. Avant même qu’elle n’arrive, la température avait chuté, et très vite il fit extrêmement froid. Puis je la vis, celle que l’on nommait, je l’appris plus tard, la Reine des Glaces. Contrairement à Violante, elle se présenta directement, sous le nom d'Eden. J’eu la confirmation de ce que je pensais, il s’agissait bien d’une démone. Elle me demanda ce que je voulais, quelles raisons m’avaient poussé à contacter les Enfers. Je lui expliquais tout, mon don pour la maîtrise du métal, ma capacité à créer des armes magiques, ainsi que mon envie d’aller plus loin dans les arts de la forge. Je la devinais intéressée, intriguée même.
Au moment où je sentais qu’elle allait accepter, un deuxième Immortel nous rejoignit. La température remonta alors, et redevint presque normale. L’être qui venait d’apparaître n’étais pas un démon, mais je n’en croyais pas mes yeux. Les deux grandes ailes qu’il avait dans le dos ne me trompaient pas pourtant. C’était un ange, et à en croire la façon dont ils se parlaient, ces deux-là se connaissaient. Les quelques mots qu’ils échangèrent m’apprirent qu’il se nommait Rhaziel. Il s’adressa alors à moi, me demandant lui aussi qui j’étais et ce que je voulais. Je recommençais mes explications, aidé par Eden qui bizarrement semblait tout faire pour agacer le nouveau venu. Celui-ci sembla hésiter quelques instants, puis accepta finalement ma requête.
Au final, j’obtins la protection des deux Immortels, ce qui me permettrait de circuler librement au Paradis et en Enfer, et ainsi me donnerait la possibilité de forger des armes que nul n’avait jamais osé imaginer. Ce pacte fut scellé par Rhaziel et Eden en un objet : mon graveur runique, qui désormais me permettrait de graver des runes et des glyphes angéliques et démoniaques. A partir de ce moment-là, j'abandonnais le nom de Thomas Figerald pour celui de Forgeron. Le Forgeron.

Il ne reste qu’une heure de vol avant l’arrivée à Los Angeles. Tous ces souvenirs me rendent mélancoliques. Le gamin à côté de moi regarde par le hublot, sa console ayant atteind la fin de sa batterie depuis déjà un long moment, et il regarde tranquillement les nuages. Se doute-t’il qu’un autre monde, qu’un autre univers se trouve peut être là, juste à côté ?

Durant les siècles qui suivirent ma rencontre avec Eden et Rhaziel, je me mis à parfaire mon don de la forge. Je parcourais alors le Paradis et les Enfers, et le nom de Forgeron devint vite connu parmi les Immortels les plus puissants. Durant mon apprentissage de ces nouvelles armes, je ne cessais de voyager, ne restant jamais bien longtemps au même endroit, jusqu’à ce qu’éclate, il y a de cela maintenant deux ans, la troisième Grande Guerre Céleste.

Paris était alors devenu le champ de bataille entre démons et anges. Je ne sais pas ce qui me poussa concrètement à me rendre là bas, peut être la promesse que j’avais faite à Rhaziel et qui consistait à ce que je sois toujours prêt à forger une arme à tout ange ou démon qui en demanderait une, mais le fait est que je m’y suis rendu. Là j’assistais à la guerre la plus meurtrière qui soit. Etant neutre, je me devais de ne pas intervenir, et c’est ce que je fis, observant les combats de loin. Bien que particulièrement sanglante, cette guerre fut la plus courte des trois Grandes Guerres, et se termina quelques mois après, avec la disparition d’Eden, et l’enfermement de Rhaziel. Je pensais pouvoir enfin prendre ma retraite, et ce fut le cas, jusqu’à il y a de cela quelques jours, quand je reçus une certaine lettre de la part d’une vieille amie, Béate Da Corello. Cette lettre disait que je devais me rendre d’urgence à Los Angeles pour une affaire urgente concernant mon héritage, et c’est pour cela que je me trouve dans ce maudit avion aujourd’hui.

J’ai rencontré Béate lors d’un de mes nombreux voyages. Nous avons très rapidement sympathisé, et elle est aujourd’hui mon unique amie. Elle est une des rares personnes à connaître mon véritable nom et à pouvoir m’appeler de la sorte. Je sais qu’elle ne m’a pas sorti de ma retraite pour rien, et je sens que mes dons seront plus que bienvenue là-bas, à L.A.

Mon avion vient d’atterrir, et nous commençons à descendre. Enfin soulagé de quitter cet appareil de malheur, je vais chercher mes bagages et me mêle à la foule, cherchant des yeux la personne que Béate m’a envoyé. Tout ne fait que commencer…

• Relations

{ Monica Bellucci } - Comment la belle italienne appris l'existence du Forgeron, on ne le saura sans doute jamais. Quoiqu'il en soit, Béate fut l'une de ses clientes et peut-être la seule avec qui il garda contact une fois son travail achevé - sans doute car, contrairement à bien d'autres, elle ne l'avait pas traité avec arrogance et mépris. On peut même dire qu'elle est sa seule amie à ce jour, et c'est à sa demande que le Forgeron a quitté sa retraite pour Los Angeles.

{ Chace Crawford } - A les voir sans cesse en train de se chamailler, on ne peut en douter : ces deux-là s'adorent, mais se trancheraient la main plutôt que de l'avouer. Même s'ils se connaissent depuis peu, ils sont très complices et partagent le même humour piquant et la même ironie. Il est d'ailleurs désormais plus courant de trouver Solemn tapi dans un coin de la forge plutôt qu'au magasin de Béate - au grand dam de celle-ci.

{ Gaspard Ulliel } - Qu’est-ce qui a poussé le Forgeron à lui sauver la vie ? Cela reste un mystère, mais le fait est que depuis le démon a une dette envers lui et il n’est pas prés de l’oublier. Il n’attend que le bon moment pour pouvoir en profiter pleinement. Il se pourrait bien que cette occasion arrive plus tôt qu’il ne l’aurait imaginé…

{ Djimon Hounsou } - L'animosité la plus complète règne entre les deux Immortels, et chacune de leurs rencontres sont assez tendues. Cependant, même si Bélial rêve depuis longtemps de tuer cet humain condescendant, il sait très bien qu’il ne le peut pas. Le Forgeron lui est beaucoup trop utile, et qui plus est, bénéficie de la protection de Lucifer... Mais soyez sûr que s'il le peut, le maître des Croisés démons ne se gênera pas pour écraser l'arrogance et la fierté insupportable du Forgeron…

{ Sephiroth } - Les deux se sont rencontrés par hasard en l’an 1347, alors que l'ange se rendait sur Terre car il pensait qu’Eden préparait encore un mauvais coup. Le Forgeron possède la protection de Rhaziel pour pouvoir se rendre comme bon lui semble au Paradis. C’est lui qui a fabriqué son arme et qui a enfermé une partie de la raison de l’Elohim dans le katana, aujourd’hui devenu une chaîne. Il est, à l’heure actuelle, le seul à pouvoir briser le contrôle de la chaîne sur Rhaziel, mais se refuse à le faire, pensant que Rhaziel ne fait que payer sa soif de pouvoir.

• Hors RP

• Âge hors-RP :: 19 ans.
• Joueur ou joueuse ? :: Wookie.
• Depuis combien de temps faites-vous du RP ? :: 2007 ans après J.C. … Depuis 2 ans quoi ^^
• Comment avez vous connu le forum ? :: Par un certain schyzophrène
• Suggestions pour le forum :: Trop de fous par ici
• Autres commentaires :: I believe I can fly !!!!
• Personnalité de l’avatar :: Anthony Hopkins.
• Code du règlement ::