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 Difficult Times... [Libre]

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Bélial

Bélial


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MessageSujet: Difficult Times... [Libre]   Difficult Times... [Libre] Icon_minitimeVen 1 Mai - 19:37

9h00, deux jours après son combat contre Rhaziel
Palisade Park

« Monsieur, vous allez bien ? »

Une voix de petite fille tira Bélial de son douloureux sommeil. Un peu hagard, le démon ouvrit lentement les yeux. Son corps tout entier faisait extrêmement mal, mais au moins ses plaies avaient eu le temps de guérir pendant la nuit. En fait, presque toutes… Le long de son bras gauche et sur le côté de son torse, la où les écailles étaient apparues, la peau semblait… vide d’énergie ? Outre des centaines de petites cicatrices, la peau elle-même ressemblait étrangement à celle d’un grand brûlé. Une peau qui semblait presque recroquevillée sur elle-même, sans aucun poil, et qui avait l'air fondue. Était-ce là le paiement qu’il devait faire au Telocvovim pour utiliser ses pouvoirs ? Si la créature ne voulait que sa beauté en échange de ses immenses pouvoirs, il était prêt à la lui donner sans aucun regret.

« Monsieur ? »

La fille, oui… Avec un grimacement, Bélial parvint à s’asseoir au sol. Les plaies laissées par le Telocvovim faisaient affreusement mal... La fillette ne devait pas avoir plus de huit ans. De longs cheveux blonds qui lui arrivaient presque à la taille, un visage encore pur, de grands yeux illuminés par la joie de vivre de la jeunesse mortelle. Emmitouflée dans un épais manteau blanc, elle ressemblait presque à un ange. Oui, elle serait parfaite…

« Tes parents ne t’ont jamais dit de ne pas parler aux étrangers ?

- Oui, mais, euh… Vous devez avoir froid comme ça ! Et puis je suis assez grande pour décider à qui je parle ! »

Un sourire apparut au coin des lèvres du démon. L’innocence des enfants…

« Où est-ce que je suis ?

- Palisade Park, Monsieur ! Dites, est-ce que vos bobos vous font mal ? »

Palisade Park… C’était à une assez bonne distance des collines d’Hollywood. Comment avait-il abouti là ? Teloch ? Si Asphelion avait pu prendre le contrôle de Rhaziel, il en était peut-être de même pour son arme. Il avait profité de sa perte de conscience pour prendre le contrôle de son corps… C’était déjà un miracle qu’il soit en vie. Bélial ne se souvenait plus de la fin du combat, mais ce qui était certain, c’est qu’il aurait dû mourir cette nuit-là…

« Allez, aide-moi à me relever. »

La fillette sembla hésiter. Ses plaies devaient sans doute lui faire peur… Bélial ferma les yeux quelques instants. Quand il les ouvrit à nouveau, il déploya ses pouvoirs de manipulation. Aussitôt, la fillette se pencha et aida le démon à se relever, lui procurant une nouvelle grimace.

« Je crois que je vais avoir besoin de ton aide pour revenir chez moi… Je n’habite pas loin, après tu pourras retourner voir tes parents. »

La fillette acquiesça sans mot dire. De toute façon, elle n’était plus en état de penser…

***


9h15
Librairie Déchirure

La librairie était vide. Les autres étaient déjà partis à la chasse ou alors ils étaient encore dans leurs quartiers… La fille à ses côtés, Bélial se dirigea vers ce qui lui servait de chambre. Au moment où il passait la porte, une voix résonna derrière lui.

« Pourrais-je savoir ce que tu comptes faire avec elle ?

- Comme si c’était de tes affaires, Ryû.

- Que tu le veuilles ou non, nous sommes partenaires, Bélial ! Tes secrets ne feront que ralentir notre mission ! Et qu’est-ce qui est arrivé à ton bras ? »

En l’ignorant royalement, Bélial poussa la fillette à l’intérieur de la chambre. Alors qu’il allait la rejoindre, une gouttelette le frôla.

« Bélial… Je peux accepter tes petits jeux pervers, mais je ne te laisserai pas toucher à un cheveu de cet enfant…

- Ryû, tu veux te rendre utile pour une fois ? Dis aux autres que Rhaziel est ici à Los Angeles, lança le démon juste avant de claquer la porte. Oh et tu serais gentil de nettoyer ma chambre une fois que j’aurai fini ! »

Une nouvelle gouttelette traversa le bois et vint se figer dans le mur opposé. Bélial savait que cela n’irait pas plus loin. Il devait montrer l’exemple et, s’il se mettait à combattre son partenaire, ce serait la débandade totale chez les Croisés. S’il n’y avait pas encore eu de mort, c’était seulement à cause de l’autorité que Ryû et Bélial exerçaient sur les autres…

Une fois tranquille, Bélial prit un long couteau posé sur une étagère. Saisissant la fillette par les cheveux, le démon fit lentement passer sa lame sur le cou de la petite. Immédiatement, du sang se mit à couler jusqu’au sol dans des quantités appréciables… Du sang de vierge n’ayant pas encore atteint la maturité, exactement ce dont il avait de besoin… Quand il y eut assez de sang au sol, Bélial fit apparaître du feu au bout de son doigt. Il le passa alors tout le long de la plaie, la cicatrisant au fur et à mesure. Une fois que le flot de sang frais fut interrompu, le démon balança la petite un peu plus loin. Qu’elle vive ou qu’elle meure, c’était le dernier de ses soucis. Ryû pourrait bien s'en occuper s'il le voulait. Aux yeux de Bélial, elle avait fini d’être utile. Du bout des doigts, le démon fit alors chauffer le sang au sol dans une disposition bien définie, jusqu’à ce qu’il obtienne un pentacle de sang coagulé tracé dans une mare de sang de vierge. Le démon se positionna au milieu, puis ferma les yeux.

« Ark’n norh trh ! Jal’kek opea nej Kjilnor ! Qwad imil ! ... »

L’incantation se poursuivit pendant une heure, puis Bélial ouvrit les yeux avant d'incliner la tête bien bas. Devant lui se trouvait une silhouette, cachée derrière un rideau de flammes.

« Salutations, Prince des Mensonges. Pour quelle raison viens-tu me troubler ?

- Les Jumeaux sont en vie, Maître. Rhaziel s’est échappé de sa prison éternelle plus fort que jamais, je l’ai rencontré hier.

- Il est mort ?

- Pas encore, mais ce n’est qu’une question de temps. Je viendrai personnellement au Pandémonium pour vous apporter sa tête d’ici peu. Nous n’avons toujours pas eu de contact avec Eden, mais il y a de fortes raisons de croire qu’elle se cache à Los Angeles.

- Bien… Bien. Fais-moi plaisir et je considérerai peut-être de te ramener à mes côtés, à Pandémonium.

- Je ne travaille que pour votre plaisir, Maître » fit Bélial en s’inclinant.

La silhouette disparut. Satan avait coupé le contact.

* Bâtard… Un jour, j’aurai ton trône. *

***


22h00
Le Métro

Le métro de Los Angeles… Pourquoi Bélial était-il là ? Lui-même n’en savait rien. Il avait senti le besoin de s’éloigner un peu. Comme à chaque fois, sa discussion avec le Cornu l’avait mis sur les nerfs. Devant lui, il jouait les chiens soumis, mais intérieurement il le détestait. Satan avait fait son temps. Il avait eu de bonnes idées, il avait aidé à l’établissement des Enfers et de Pandémonium, mais il s’était affreusement affaibli mentalement et physiquement. Il était temps qu’il y ait du sang neuf sur le trône infernal et Bélial était le mieux placé pour le remplacer… Non, il était le seul à pouvoir le remplacer.

Alors Bélial marchait lentement dans le métro en serrant les poings. Par la faute du Cornu, il se retrouvait une fois de plus sur Terre à traquer des êtres dont il se foutait complètement avec pour seule compagnie une poignée de démons incompétents et des anges…

« Monsieur, il vous faut un billet pour passer. Ce sera 3$. »

Bélial sortit de ses pensées. Un dispositif l’empêchait de passer et, apparemment, il devait payer avant de pouvoir continuer… Ce fut la goutte de trop. Avec un cri presque bestial, Bélial brûla vif celui qui venait de parler. Aussitôt, ce fut la panique : des cris, des bousculades, tout le monde qui essayait de sauver sa peau. Bélial, lui, était au centre, plus furieux que jamais…


Dernière édition par Bélial le Mar 26 Mai - 23:24, édité 1 fois
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Le Forgeron

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MessageSujet: Re: Difficult Times... [Libre]   Difficult Times... [Libre] Icon_minitimeLun 11 Mai - 23:04


    Aéroport de Los Angeles, 18h00

    Malgré la fin de journée, il y a foule dans l’aéroport. Les gens se bousculent, les un allant chercher leurs bagages, d’autres allant s’enregistrer pour pouvoir partir loin de ce froid qui tiens la ville sous son emprise depuis déjà de longues semaines. Malheureusement pour eux, la plupart des personnes qui viennent ici repartent avec le même air sombre, leur vol étant annulé à cause de la neige ou du verglas. Encore une triste conséquence due au froid qui règne aujourd’hui à L.A. : la morosité.

    Sortant de la foule, un homme se fait remarquer. Pourquoi me direz-vous ? Tout simplement parce qu’il parle à un chat, en plein milieu du hall de l’aéroport. Cela n’a pas l’air de le gêner, au contraire il a plutôt l’air contrarié… et intrigué…


    _______________________


    Forgeron – Ne me dit quand même pas que c’est TOI que Béate m’a envoyé ?

    Il n’y croyait tout simplement pas. Elle n’avait rien trouvé de mieux à lui envoyer pour venir le chercher qu’un satané chat. Pourtant, il avait beau essayer de se convaincre, il savait à la façon que ce chat avait de le regarder que c’était bien lui. Les gens autour de lui devaient le prendre pour un illuminé de parler ainsi à un animal, mais il s’en fichait. Les êtres humains étaient aveuglés par la société d’aujourd’hui, et ils ne se rendaient même plus compte que les choses qu’ils considéraient comme bizarres les entouraient à longueur de journée.

    Le félin le regardait d’un air tout innocent, comme s’il cherchait à l’attendrir. Un autre léger miaulement. Apparemment il cherchait à lui parler, ou du moins à lui faire comprendre quelque chose, mais en vain. Il possédait beaucoup de dons, mais pas celui de parler aux animaux.

    Espérant qu’il s’agissait là d’une plaisanterie de la vénitienne, il attrapa sa valise, et d’un air tout naturel dit à l’animal :


    Forgeron – Soit, je te suis… Je risque de le regretter mais bon je n’ai pas vraiment le choix.

    Et il ne croyait pas si bien dire.

    A peine arrivé dehors, il vit que son périple n’était pas terminé. Le chat l’attendait à côté du second engin qu’il détestait le plus au monde : une moto, chevauché par une jeune fille en combinaison de cuir noir, qui apparemment n’attendait que lui pour démarrer. Hissant ses valises sur le porte-bagage, il s’assit derrière la demoiselle. Il ne savait pas trop où il devait mettre ses mains et décida de s’accrocher à son siège.


    ??? – Faut pas avoir peur de me poser les mains dessus vieil homme, je vous conseillerais même de vous accrocher à moi durant le trajet si vous ne voulez pas tomber…
    Forgeron – Euh… Si vous le dites…
    ??? – Ah oui, j’oubliais… Edna Ragetti pour vous servir.

    Il eut à peine le temps de se cramponner qu’Edna démarra en trombe, laissant une belle marque sur l’asphalte.
    Le trajet fut pénible, et le slalom incessant de la moto entre les voitures risquait de rendre le Forgeron malade. Il se demandait comment elle faisait pour rouler à une vitesse pareille malgré le froid environnant et la météo catastrophique. Se rendant compte que la question n’était pas urgente, il décida de se concentrer pour ne pas vomir plutôt que de se demander comment la jeune fille pouvait réaliser telle ou telle prouesse… Le froid et le vent étaient tellement intenses qu’il dut fermer les yeux.

    Ils mirent un moment avant d’arriver à destination, et quand il pu enfin ouvrir les yeux, il devina que le quartier où il se trouvait devait être Chinatown, à en croire les boutiques environnantes, ainsi que les passants qui le regardait d’un air méfiant.


    Edna – J’aurai peut être du vous passer un casque, j’y ai pas vraiment pensé.
    Forgeron – Ce… Ce n’est rien…

    Il était encore secoué par son trajet en moto, mais un peu de sommeil et il serait de nouveau en pleine forme.

    Edna - Béate n’est pas là pour le moment, je vais vous montrer directement où vous logerez.

    Elle l’emmena dans une petite boutique assez sombre, qui était vide à cette heure ci. Puis elle le conduisit dans ses appartements pour qu’il puisse se reposer et lui expliqua que Béate avait installé son matériel au sous-sol, là où il devait être. Il eut alors la surprise de voir que le chat était allongé sur le lit, et qu’il l’observait fixement.

    Forgeron – Comment as-tu fais pour arriver avant nous ? Tu n’étais pourtant pas sur la moto…

    Edna lui fit un léger sourire à cette remarque. Le genre de sourire qui annonce généralement une surprise de mauvais goût. Il voulut en savoir plus mais elle ne lui en laissa pas le temps.

    Edna – Je vous laisse, reposez-vous bien.

    Elle ferma la porte en sortant. Forgeron essaya de chasser l’animal mais rien à faire. Résigné à devoir supporter son nouveau compagnon à quatre pattes toute la nuit, il s’allongea sur le lit et s’adressa au félin.

    Forgeron – Je sens qu’on est bien parti pour s’entendre tout les deux…

    Puis il s’endormit.

    _______________________


    Le métro, 22h le lendemain

    Le métro était encore plein à cette heure ci. Forgeron essayait de se faufiler dans la foule, espérant pouvoir rentrer au Red Ram, son nouveau foyer, avant minuit.

    Il s’était réveillé ce matin après une longue nuit de sommeil salvatrice. Il avait dormi d’une seule traite et ne s’était réveillé que vers les 11h du matin. Le chat lui n’était plus là. Il déballa alors ses affaires, pris un peu connaissance des lieux, puis descendit au sous-sol. Là il vit que Béate avait fait un remarquable travail, mettant à sa disposition une immense forge où il pourrait tranquillement travailler. Tout son matériel était là et elle avait bien pris soin de faire en sorte qu’il soit rangé convenablement. Une fois ce premier tour d’inspection terminé, il décida de sortir et de visiter un peu la ville.

    Très vite il se familiarisa avec le centre-ville et il avait déjà trouvé l’endroit qui l’accueillerait la plupart de ses soirées : le Golden Theatre. Se promettant d’y revenir, il partit à la découverte du centre. Durant sa journée il n’entendit parler que des évènements récents qui occupaient les esprits. Le sale temps qui s’abattait sur la ville et qui semblait ne plus vouloir s’arrêter, les disparitions et les meurtres étranges, l’incendie du panneau Hollywood que personne n’arrivait à expliquer. Très rapidement, il eut l’impression de se retrouver deux ans en arrière.

    Décidant de bien finir sa journée, il se dégotta un petit restaurant où il passa un très agréable moment, puis une fois son repas fini il décida de rentrer à la fumerie d'opium.

    Alors qu’il s’approchait du guichet, quelque chose se passa. Un hurlement de douleur, une odeur de chair calcinée, quelques secondes de blanc, puis ce fut la panique dans tout le métro. Tout en cherchant à atteindre la source de cette émeute, il dut se plaquer contre un mur pour éviter de se faire emporter par la marée des gens affolés. Le nombre de personnes présentes diminuait peu à peu et il put se déplacer à nouveau presque normalement. C’est à ce moment là qu’il l’aperçut. Et dire que sa journée avait bien commencé…


    Forgeron - Cela faisait longtemps Bélial…
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Bélial

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MessageSujet: Re: Difficult Times... [Libre]   Difficult Times... [Libre] Icon_minitimeSam 16 Mai - 22:12

Tant pis pour la subtilité. Tant pis si des policiers le voyaient. Tant pis pour cette foutue mission. En ce moment-même, tout ce que Bélial souhaitait, c’était de tout détruire. Toute la rage qu’il avait accumulée au cours des derniers mois passés en compagnie d’anges et de démons complètement incompétents ressortait en ce moment même sous la forme d’une soif de sang et de destruction.

Un vent de panique s’était emparé des usagers du métro. Tous fuyaient pour sauver leur vie sans se soucier de leurs voisins. C’était dans des moments pareils que les humains montraient leur vraie nature : ils étaient des animaux, des animaux effrayés qui ne cherchaient qu’à survivre. Soudain, une vieille femme entraînée dans la foule trébucha et s’étendit de tout son long sur le sol. Pas une seule personne ne se pencha pour lui venir en aide. Pas une seule. Les mortels continuaient à se précipiter vers la sortie comme des rats dans un édifice en feu. Les gens passèrent sur la vieille femme, ils la piétinèrent. Bientôt, le peu de vie qui restait dans son corps la quitta.

Un coup de feu. La balle n’était pas passée loin du démon. Un éclair traversa les yeux de Bélial : il allait pouvoir s’amuser un peu plus. Celui qui avait tiré était un garde de sécurité un peu bedonnant, dans la mi-quarantaine.


« Attention, le prochain coup est pour vous ! Les mains derrière le dos et je ne veux aucun geste suspect !

- Tue… Tue… Tue ! »


Les yeux de l’homme semblèrent s’éteindre. Comme un automate, il se retourna vers la foule paniquée et commença à tirer sur ses semblables. Les gens s’effondraient et, peu à peu, le plancher de tuiles blanches devint écarlate. Le garde tira sa dernière balle… Dommage, il avait fini d’être utile. Bélial tendit la main et lança une boule de feu sur l’homme. Ses vêtements prirent en feu, puis sa peau commença à calciner. Il s’effondra au sol quelques secondes plus tard, mort.

Les gens continuaient à se précipiter vers la sortie, mais ils étaient maintenant beaucoup moins nombreux. Il y avait toutefois quelque chose qui clochait… Ils semblaient courir plus… lentement ? Merde. Bélial tendit la main. Son geste semblait lourd et anormalement lent.


« Oukal ! »

Un pincement à son torse lui confirma que le scorpion s’était réveillé. Quelques secondes plus tard, Teloch apparut à la main du démon. L'arme avait retrouvé sa couleur d'obsidienne. Autour de lui, les mortels ressemblaient à des statues de cire, figés en pleine course. Bélial se jeta au sol… Ou du moins il essaya. C’est à peine s’il pouvait bouger un muscle. Toutefois, les quelques millimètres qu’il réussit à franchir lui sauvèrent la vie. Une flèche de lumière fouetta l’air là où se tenait sa tête quelques secondes plus tôt. Quelques centièmes de secondes plus tôt, en fait. À en croire ce qui était en train de se passer, son adversaire était un Maître du Temps. Heureusement, il y avait des limites à ce pouvoir. Car si tous les mortels étaient désormais figés dans une véritable prison temporelle, Bélial, lui, était trop puissant pour être totalement immobilisé.

Et soudain, il le vit. Son adversaire semblait n’être qu’un sans-abri, mais l’énorme arc de lumière qu’il avait à la main prouvait le contraire. Un ange renégat…


« Bélial, il y a longtemps que je voulais te tuer… »

La voix qui était sortie du sans-abri, Bélial l’aurait reconnue entre toutes. C’était lui… Il s’agissait de celui qui, plusieurs millénaires plus tôt, avait empêché le démon de tuer l’Archange Raphaël.

« Remuel… J’avais espéré que tu sois mort pendant la bataille de la cité d’Ur. Rares sont ceux qui survivent à une tornade de flammes.

- Désolé, mais je n’aime pas ça mourir. Il parait que ça fait mal…

- Dommage, alors. Je crois que tu ne vas pas aimer ça. »


Une boule de feu s’échappa de la main du démon. Toutefois, elle était trop lente, beaucoup trop lente. Remuel n’eut qu’à faire un pas de côté, puis il la regarda passer. L'idiot. En un instant, la boule de feu doubla de volume et calcina son bras. L'ange prit aussitôt un peu plus de distance. Une matière blanchâtre sembla recouvrir sa blessure et, quelques secondes plus tard, la plaie avait complètement disparue.

« Ouch. Ça doit faire mal à l’ego, non ? Le grand Bélial tué par un ange d'à peine trois mille ans ! Bon allez, finissons-en » fit l’ange en pointant Bélial de son arme.

* Teloch, j’ai besoin de ta puissance ! *

Rien… Pas même une remarque de la part de l’entité qui habitait son arme. Était-elle encore en train de bouder ? De son côté, l’ange décocha une flèche en direction de son ennemi. Elle vint se figer dans la jambe du démon, qui se contenta de serrer les dents. Alors quoi, il était incapable de viser un ennemi à peu près immobile ? L’ange porta alors deux doigts à ses lèvres et murmura un mot.

« Walkyria. »

La flèche sembla s’illuminer et, aussitôt, une douleur intense parcourut le corps du démon. Toutefois, un fourmillement parcourut le bras qui tenait Teloch et il sembla alors se "réveiller". Il pouvait désormais le bouger à une vitesse normale. Par instinct, Bélial déposa la lame de son arme contre la flèche, qui fut pulvérisée en un instant.

« Et bien… On dirait que mon arme est la plus forte… »

Le démon lança son arme en direction de son adversaire. Remuel tenta bien de l’éviter, mais la trajectoire de Teloch sembla se modifier en plein vol. La lame transperça le crâne de l’ange. Aussitôt, le temps reprit son cours normal. Les gens continuèrent leur fuite, les cris et les pleurs reprirent… Le chaos qui régnait quelques secondes plus tôt avait reprit ses droits. Il ne fallut pas longtemps avant que Bélial ne soit seul. Il boitilla jusqu’au cadavre. Étrangement, le corps de l’homme semblait asséché. On aurait dit une momie que l’on tire de son sarcophage deux ou trois millénaires après son enterrement. Teloch, toujours planté dans le crâne, montrait les mêmes nervures rouges que lors de son combat avec Rhaziel… Soudain, une voix résonna derrière lui.

« Sauf que j’aurais bien apprécié de passer un ou deux siècles sans avoir à te revoir… Ou à revoir une de tes créations, d’ailleurs. C’est à toi, je crois » marmonna le démon avant de prendre l’arc et de le lancer vers le Forgeron.

Voir le Forgeron ici n’était pas bon signe. Tout cela commençait beaucoup trop à ressembler aux évènements de Paris, deux ans plus tôt… D’abord il y avait cette neige qui semblait crier le retour d’Eden, puis il avait eu droit à un face-à-face avec Rhaziel et maintenant voilà que le vieux réapparaissait en plein métro de Los Angeles.


« Je crois que tu te ramollis… Je t’avais demandé une arme capable de rivaliser avec Asphelion. Et pourtant, si tu en juges par l’apparence de mon bras, tu devrais être capable de déterminer qui a eu le dessus hier soir… Et voilà qu’il y a quelques instants, elle a complètement refusé de m’obéir… »
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Jeremy Hawkins

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MessageSujet: Re: Difficult Times... [Libre]   Difficult Times... [Libre] Icon_minitimeDim 17 Mai - 14:36

Il n'avait rien compris, il était en train de composer le numéro qui lui permettrai d'obtenir un chocolat quand une multitude de gens affolés lui fonça dessus. La surprise prenant le pas sur le réflexe il s'était retrouvé plaqué contre la machine, bousculé, les pieds écrasés, les doigts meurtris, les jambes endolories et la respiration hachée. Cloué à la machine comme le Christ à la croix, il lui fut impossible de bouger durant d'interminables minutes, et lorsqu'enfin le flot de panique se fut dissout, il se retrouva au sol, dans la même position qui l'avait couvert de marques et d'hématomes. Le carrelage froid lui fit du bien, mais sa propreté en revanche était plus que douteuse. Il fallut quelques instants à Jeremy avant de reprendre pourtant ses esprits. Avec difficulté il se releva, appuyant sur sa jambe d'une main et sur la machine de l'autre. Hébété le brun fixa le couloir vide du métro, des objets en tous genre jonchaient le sol en vrac. Il sursauta ensuite lorsqu'un cliquetis se fit entendre derrière lui, en position de défense il fronça les sourcils en découvrant un liquide marron s'écouler sans hâte de la machine. Le brun reprit un air sérieux en se sentant incroyablement stupide : il avait du appuyer par inadvertance sur un bouton en se relevant.

* Mais enfin qu'est-ce qui s'est passé ? Y'a le feu ou quoi ? Non les détecteurs sonneraient et ça sentirait le brûlé... *

Machinalement il se pencha pour récupérer le gobelet en plastique, il l'amena à ses lèvres, souffla dessus, fit un pas vers la sortie, but une gorgée du breuvage et fit une grimace.

* Beurk... C'est du café... *

Avisant d'un œil suspect le liquide, il se décida à le jeter. La poubelle la plus proche était dans la direction d'où s'était enfuie la foule, un instant d'hésitation le cloua sur place, puis il haussa les épaules et s'avança en songeant qu'elle n'allait pas le manger et qu'il aurait largement le temps de sortir de là après pour mieux comprendre tout ce qui se passait. Un bruit sourd se répercuta en écho lorsque le gobelet toucha le fond. Jeremy fut incapable de bouger. La main ouverte au dessus de la poubelle il fixa le mur face à lui avec de grands yeux, son regard s'orienta ensuite avec une lenteur incroyable vers le bout du couloir.

* C'est puissant... incroyablement puissant... *

Avant même qu'il est compris pourquoi il se dirigeait déjà précautionneusement vers la source. Il distinguait deux puissances, opposées et l'une disparut. Il se figea, un mauvais pressentiment l'envahit alors qu'il distinguait un peu plus loin deux silhouettes...

Au sol, des cadavres, du sang, aucune distinction dans les victimes. Un frisson de dégout parcourut le brun alors qu’il plaquait sa main sur sa bouche choqué par cette vision du métro. Personne ne semblait en avoir réchappé.


* Tous ses gens… pourquoi ? C’est eux qui les ont tués ? C’est un règlement de compte ? *
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MessageSujet: Re: Difficult Times... [Libre]   Difficult Times... [Libre] Icon_minitimeLun 18 Mai - 1:51

    Forgeron – Asphelion est unique Bélial. Tout comme Teloch d’ailleurs. Il m’a été extrêmement difficile de créer une arme assez puissante pour battre le katana de Rhaziel, alors ne me demande pas en plus de t’apprendre à t’en servir, Prince des Mensonges.

    Il ramassa l’arc que lui avait lancé le démon, puis poursuivit.

    Forgeron – C’est l’arme qui décide de qui est digne de s’en servir, pas l’inverse. Si elle a refusé de t’obéir, c’est que tu n’as pas encore compris cela… Tu aurais du prendre exemple sur Remuel au lieu de le tuer aussi sauvagement… Lui avait vraiment fusionné avec Walkyria…

    Il examina l’arme avec attention. Cela faisait plusieurs années qu’il l’avait forgé. Il s’agissait du seul arc qu’il ait crée. Une pièce dont il était particulièrement fier. Il avait mis des semaines à sa réalisation, faisant plusieurs essais sans aucun résultat, utilisant tout les métaux qu’il connaissait, toute les runes et glyphes qu’il était capable de graver, il avait été jusqu'à inventer de nouveaux alliages, mais toujours rien. Mais au moment où il pensait connaître son premier échec, il eut l’idée d’utiliser un arc humain. De là il le renforça avec du métal de lune, métal rare qui ne se trouvait que dans certaines régions du Paradis, puis quelques runes et glyphes plus tard, Walkyria était né. Malheureusement, son propriétaire n’était plus là pour faire l’éloge d’un tel objet.

    Forgeron fit une légère pression sur le centre de l’arc et celui-ci se rétracta, ne devenant qu’un simple pendentif en forme de croix. Il le mit autour de son cou, se promettant de le mettre en sécurité une fois arrivé à son atelier. Il observa alors Bélial, ainsi que son bras blessé. S’il disait vrai, Rhaziel était de retour, et Asphelion plus puissant que jamais. En effet, il avait forgé Teloch pour être l’exact opposé du katana de l’ange, mais quelque chose n’avait pas fonctionné correctement. Il n’y avait pas d’erreur de sa part non, il le sentait. C’était autre chose. Rhaziel avait-il réussi à dépasser les limites de son arme ? Le mystère resterait complet tant qu’il ne pourrait examiner Asphelion de plus prés.


    Forgeron – Mais malgré tout mes sarcasmes, tu sais que je reste toujours à l’écoute de mes clients. Si tu m’expliquais exactement ce qu’il s’est passé la nuit dernière ? Je présume que tu es en partie responsable de l’incendie du panneau Hollywood…

    Il accentua son regard. Défier de la sorte un démon comme Bélial pouvait être dangereux, mais Forgeron n’avait pas peur. Cela faisait bien longtemps qu’il le provoquait sans retenue, et ce sans craindre de représailles.

    Forgeron – Et il semblerait que tu te sois brûlé là bas… Je ne suis pas le seul à me ramollir on dirait… Je te croyais immunisé aux flammes ?

    Un sourire moqueur s’afficha sur son visage. Ce petit jeu état courant entre les deux immortels, chacun s’amusant à défier l’autre, titillant chaque faiblesse qu’il pouvait trouver. Bélial allait-il craquer ? Allait-il essayer de le tuer ? Forgeron en doutait, mais il préférait rester sur ses gardes. Il lui restait plus d’un tour dans sa manche pour repousser le démon en cas de necessité.
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MessageSujet: Re: Difficult Times... [Libre]   Difficult Times... [Libre] Icon_minitimeSam 23 Mai - 19:35

« On dirait que même toi, tu n’es pas capable de tout prévoir… » lança le démon. D’un geste désinvolte, Bélial arracha Teloch du crâne asséché du Renégat. Il ressentit aussitôt le même fourmillement dans son bras que pendant son combat contre Remuel. Le rubis se mit à scintiller à un rythme régulier, comme un cœur pompant du sang à travers un corps. Sauf que là, il semblait directement infuser une source de pouvoir dans les nervures rouge sang… Teloch s’était enfin éveillé.

« Asphelion n’est plus un katana. »

Comment l’arme avait-elle pu changer de forme et, surtout, doubler de puissance ? Le Forgeron était sans doute le mieux placé pour le savoir. Après tout, c’est lui qui l’avait forgée.

« J’avais une "discussion" à finir avec Remuel. Et apparemment, c’est moi qui ai eu le dernier mot… De toute façon, c’est lui qui s’est lancé sur moi. S’il était resté tranquillement dans le corps de ce sans-abri, il pourrait encore faire joujou avec Walkyria à l’heure où on se parle. À quoi bon fusionner avec son arme si on s'en sert comme un crétin fini ? Il a mérité son sort. »

* Tu devrais écouter le Créateur, Bélial. Il dit la vérité. *

* Toi, je ne veux pas t’entendre. Je n’ai pas encore décidé de ta punition pour m’avoir désobéi. Continue comme ça et je vais te faire fondre. *

* Parce que tu crois que moi, une entité forgée dans le but de servir un Maître du Feu, je pourrais fondre ? Ne sois pas ridicule… Le Telocvovim avait besoin de se ressourcer. *

* Parce que ma mort, ce n’était pas assez ? *

* Pour signer le contrat avec moi, oui. Mais le Telocvovim est une entité bien différente de moi… Et il a besoin d’absorber de l’énergie pendant et après chaque apparition. *

* Quelle sorte d’énergie ? *

* Du sang… Du sang d’Immortel. *

Un sourire malveillant apparut au coin des lèvres du démon. Tout à coup, sa mission venait de se présenter sous un nouvel angle. Après tout, n’était-il pas à Los Angeles dans le but de chasser les Renégats ? Leur mort ne ferait de peine à personne et lui, de son côté, obtiendrait la puissance absolue ainsi qu'un moyen d’éliminer Satan…

De son côté, le Forgeron s’était penché sur Walkyria. Bélial devait l’admettre, l’arc avait été très bien conçu. Toutefois, ce n’était pas le genre d’arme qu’il privilégiait. Lui, il préférait combattre au corps-à-corps pour pouvoir voir le visage de son adversaire pendant qu’il le tuait. Le vieillard appuya au centre de l’arc et celui-ci se transforma en pendentif. Assez utile, comme mécanisme. Teloch n’en était pas muni, mais Oukal-al-Morhiaki remplissait ce rôle… Le Forgeron lui demanda alors de lui expliquer ce qu'il s’était passé lors de son affrontement.


« Le panneau d’Hollywood ? Non, ça c’est Rhaziel qui s’en est occupé… Il était déjà fou avant son enfermement dans l’Entre-Monde, mais là il est encore pire. Asphelion s’est transformé en chaîne et sa puissance a été décuplée. Il a réussi à prendre le contrôle du corps. »

Le Forgeron lui fit alors remarquer qu’il semblait avoir été brûlé lors de son combat. Devant l’air qu’il afficha, Bélial fut tenté de lui donner une bonne frousse – il ne pouvait malheureusement pas le tuer –, mais il décida de l’ignorer. Il avait trop besoin de lui pour risquer de le vexer.

« À ce jour, il n’y a encore que Satan qui puisse me brûler avec du feu pur. Rhaziel a dû y mélanger de la magie blanche… »

* Comme moi j’ai réussi à utiliser de la magie noire. *

« De toute façon, ce n’est pas lui qui a fait ça à mon corps. Teloch a guéri mes blessures en les recouvrant d’écailles de dragon noir. Et ça, expliqua Bélial en pointant son bras meurtri, c’est mon paiement pour la puissance qu’il m’a donnée. Et je sens que je peux pousser la transformation beaucoup plus loin si je donne le prix. » Une étincelle brilla dans les yeux du démon. « Je suis prêt à tout sacrifier si cela peut m’aider à accomplir mes objectifs… »

Une boule de feu apparut dans la paume du Prince des Mensonges. D’un geste vif, il la lança vers une des sorties. Sous la force de l’impact, elle explosa et dispersa des flammes tout autour d’elle.

« Bon, ça devrait ralentir un peu les policiers, le temps qu’ils rameutent des pompiers ici. » Devant l’air que lui faisait le Forgeron, Bélial sourit à grandes dents. « Oh, ne t’en fait pas… Le feu ne me fait absolument rien. Je vais pouvoir sortir tranquillement d’ici, moi. »

* Et cela devrait faire sortir les rats de leur cachette… *

Le démon n’avait pas choisi cette sortie au hasard. Il lança un regard en direction de la silhouette qui s’y trouvait. Si elle ne sortait pas bientôt de sa cachette, elle allait finir calcinée…
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Jeremy Hawkins

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MessageSujet: Re: Difficult Times... [Libre]   Difficult Times... [Libre] Icon_minitimeDim 7 Juin - 22:42

L'oreille tendue, Jérémy écoutait avec une attention toute particulière les brides de conversation qui lui parvenaient, comme s'il attendait avec anxiété les délibérations d'un jury pour un examen important. Le sens de certaines phrases lui paraissait ambigu d'autant que beaucoup de personnes citées lui étaient inconnues. Mais depuis qu'il avait compris que ce démon puissant n'était autre que Bélial...il n'arrivait plus à faire le moindre mouvement.

*Ainsi c'est un certain Rassiel qui a mit le feu au panneau d'Hollywood? Lui aussi était là bas?*

Il ouvrit de grand yeux lorsque le démon évoqua Satan, si d'autres avant lui en avait parlé il n'avait pas imaginé qu'un seul d'entre eux puisse avoir le privilège de l'approcher. Manifestement lui oui. A moins que ça ne soit une ruse? Non il n'en avait probablement pas besoin, ce démon était différent de tous ceux qu'il avait rencontré jusque là. Il était puissant, incroyablement puissant.
En son fort intérieur, une partie de lui hurlait qu'il devait fuir le plus loin possible de cet être, et une autre, de mèche avec sa curiosité ne pouvait se résoudre à ne bouger ne serait ce que d'un millimètre compte tenu de la conversation.


*"Mélanger avec de la magie blanche"? De quoi parle t-il?*

Jérémy crut ensuite qu'il eut des problèmes d'audition en entendant les mots "écailles de dragon noir" , pourtant cela fit le lien avec les étranges écailles que lui avait montrer l'agent Cooper. Dès lors la phrase précédente devenait plus compréhensible.

*Il s'agissait bien d'une fusion alors...Incroyable! Je n'avais jamais entendu ça...Les démons évolueraient-ils?*

Mais devant la pensée si connue de Bélial, le brun ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel en songeant qu'il avait dû se tromper, certaines choses ne changeraient jamais. Un sifflement retentit près de son oreille: une boule de feu vint couper court à sa réflexion en s'écrasant sur le mur d'en face. Par réflexe, le garçon monta ses bras pour se protéger le visage et se jeta à terre de l'autre côté. En un instant -comme si le métro avait était enduit préalablement de poudre- le feu se propagea. Les flammes léchèrent le mur jusqu'au plafond et cette fois le son strident de l'alarme anti-incendie se répandit dans la galerie, bien vite suivi par un arrosage automatique qui n'eut aucun effet.

Hawkins n'en croyait pas ses yeux, les flammes continuaient de dévorer tout autour d'elles comme si de rien n'était. Il se releva bon grès mal grés et avisa la sortie, elle aussi était assaillie par la marée flamboyante: il était pris au piège. A regret il s'extirpa vers les deux hommes, les bras toujours en couverture de ses yeux, le jeune homme toussota et atteint finalement une zone où le feu ne semblait pas vouloir s'étendre.


*M.rde! Il l'a fait exprès!*

Jérémy abaissa les mains, serrant des poings de s'être fait avoir si facilement et planta son regard dans celui du démon. Son aura, sa constitution et les brûlures qu'il arborait n'avait rien de rassurant, mais plus cela encore, ce fut son regard moqueur et cet immense sourire imprimé sur son visage sadique qui lui déplurent le plus. Le cœur battant à ses tempes, il se tint droit comme la Justice, fixa son vis à vis dans les yeux, prit son courage à deux mains et interrogea d'une voix sourde:

-Bélial je présume?

Mais Jérémy Hawkins n'avait pas besoin de confirmation, il ne savait que trop bien en face de qui il se tenait.
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Bélial

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MessageSujet: Re: Difficult Times... [Libre]   Difficult Times... [Libre] Icon_minitimeMar 14 Juil - 2:23

Les flammes se propagèrent assez vite dans le couloir qu’avait visé Bélial. Le démon ferma les yeux un instant, le temps d’entrer en symbiose avec l’élément infernal. Il dirigea alors le feu d’une main de maître. Il devait contrôler l’incendie de près, sans quoi le métro risquait de s’effondrer sur leurs têtes. Il n’y avait toutefois pas de dangers à ce sujet, Bélial savait ce qu’il faisait. Il avait plusieurs milliers d'années d'expérience dans le domaine… Il aurait très bien pu carboniser l’humain qui les épiait, mais il préféra le laisser vivre. Ce serait bien trop dommage s’il mourrait sans souffrir, non ? D'un geste de la main, le démon intensifia les flammes près du mortel. Bientôt, il n'aurait d'autre choix que de s'exposer.

Finalement, le rat sortit de sa cachette, toussant, fumant, les bras par-dessus ses yeux dans un geste vain pour les protéger de la fumée. Il s’en était fallu de peu pour qu’il y reste. Bélial affichait un sourire supérieur. Forgeron ou pas, il allait s’amuser avec ce mortel… D’un geste, le démon diminua l’intensité des flammes. Il ne voulait pas finir intoxiqué par la fumée d’un incendie qu’il avait lui-même provoqué. Et puis de toute façon, elles avaient rempli leur principal but.


« Bélial, je présume ? »

L’homme se tenait droit, comme s’il essayait de se convaincre lui-même qu’il allait s’en sortir. Le sourire cruel que lui présentait le démon se modifia légèrement lorsque le mortel parla. Il affichait désormais un air plutôt amusé. Et bien, il n’était pas tombé sur un deux de piques… Ce mortel savait à qui et à quoi il avait affaire.

« Je vais au moins te donner ça, mortel. Peu de tes semblables auraient le courage de se tenir devant moi en sachant qui je suis... Le Grand Bélial, Prince des Enfers et des Mensonges, Seigneur des Royaumes du Nord, Commandant de 80 Légions Infernales, Détenteur des Pouvoirs de Salomon et Maître du Telocvovim. N’as-tu pas peur, humain, ou es-tu tout simplement stupide ? »

Tout en parlant, Bélial se permit un coup d’œil en direction du Forgeron. Avait-il compris le double-sens dans la dernière partie de son discours ? En Énochien, le terme "Telocvovim" désignait Satan. Or, il venait de se proclamer Maître du Telocvovim, et non Maître de Teloch… Cela pouvait à la fois représenter son arme, si son discours était pris mot pour mot, ou alors sa domination totale sur les Enfers et Satan. Le message destiné au Forgeron était clair, à condition bien sûr que ce dernier connaisse assez bien la langue immortelle -ce dont Bélial ne s'était jamais vraiment soucié, d'ailleurs-… Il avait avantage à le respecter, car il y aurait bientôt un nouveau démon sur le trône de Pandémonium.

D’un geste presque désinvolte, Bélial se tourna vers le vieillard.


« Alors, Forgy, je devrais le brûler ou l’éventrer ? »

Toutefois, derrière ses airs condescendants et fiers, Bélial pensait à toute allure. Il y avait quelque chose qui le mettait mal-à-l’aise chez cet humain. Il devait être un exorciste ou quelque nuisance de la même espèce, mais ce n’était pas seulement ça. Il y avait quelque chose de presque familier chez lui.

* Il y aurait un Renégat caché dans sa tête ? *

* Oh non… La vérité est bien plus simple… *

* Parce que tu sais qui il est ? *

* Oui, et ça ne va pas te faire plaisir… *

Bélial prit une longue respiration et, après avoir appelé Oukal-al-Morhiaki, il réintégra Teloch à l’intérieur de l’amulette. Si leur conversation avait continué plus longtemps, il aurait pu faire à son arme des choses qu’il aurait regrettées par la suite…

« Dis-moi, Forgeron, pourquoi as-tu donné une personnalité à Teloch ? J’aurais de loin apprécié une arme tout aussi puissante, mais qui ne lâche pas des commentaires à toutes les minutes… Bon, maintenant l’humain… »

Le démon se retourna une fois de plus vers le mortel. L’air qu’il affichait n’avait absolument rien de rassurant et, de surcroît, ses pupilles venaient de tourner à l’écarlate. Après tout, ils étaient entre "initiés" du monde occulte, alors pas besoin de se cacher.

« Bon, résumons… Je tue quelques passants, la foule panique et s’enfuie. Mais toi, non. Toi, tu es un courageux, tu fonces vers le danger. Et puis tu nous voies, moi et Forgy. Tu sais qui je suis, mais tu restes là au lieu de fuir comme l’aurait fait n’importe quel être doté d’un minimum d’intelligence. Alors qui es-tu, humain, et que veux-tu ? » Une boule de feu apparut dans la main du démon. « Et je te conseille d’être convaincant… »
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    Forgeron - C'est mon apprenti ! Il était avec moi quand tu as commencé ta petite crise, et c'est sur mon ordre qu'il s'est caché.

    C'est en voyant la boule de feu apparaître dans la main du démon que Forgeron se décida à intervenir, et l'excuse de l'apprenti, bien que difficilement crédible, était la première chose qui lui était venu à l'esprit. Il ne connaissait pas cet homme, et ne l'avait même jamais vu, mais il y avait déjà eu assez de morts aujourd'hui pour qu'il permette que Bélial laisse encore parler ses envies de meurtre. Heureusement pour lui, il connaissait assez bien le prince des mensonges pour réussir à le contenir, au moins pour cette fois.

    Forgeron - Et sache que si tu le tue, je considérerais ça comme une attaque personnelle. Je pense que je n'ai pas à te rappeler de qui je tiens ma protection et ce qui arrive à ceux qui la transgressent...

    Il était absolument faux que Forgeron puisse faire jouer sa protection pour protéger quiconque, et Bélial le savait, mais faire marcher le doute en cet instant précis était la meilleure arme que Forgeron possédait. Jamais Bélial ne risquerait de s'attirer les foudres de Lucifer. Forgeron espérait que l'homme ne ferait rien de stupide et s'en irait, ou il y aurait un nom en plus sur la liste des victimes du métro.
    Ne laissant pas le temps au démon de répondre, il enchaîna sur ce qui le préoccupait vraiment. Téloch, et indirectement, Asphelion. Il s'agissait des deux armes les plus puissantes qu'il ait forgé durant toute sa vie, et à en croire les dires de Bélial, elles avaient acquis quelques capacités... "spéciales". Et cela avait l'air plus prononcé chez Asphelion. Elles avaient donc une personnalité propre, et le katana, ou plutôt la chaîne de Rhaziel si Bélial ne mentait pas, avait pris le contrôle du corps de l'ange. Il avait du mal à y croire, mais cela était possible. Même lui ne connaissait pas tout les secrets des runes et des glyphes, bien qu'il les maîtrisait parfaitement dans son art. Il allait devoir approfondir cela s'il voulait comprendre ce qui s'était passé. Heureusement pour lui, Teloch était à portée de main.


    Forgeron - Sache Bélial que je n'ai jamais cherché à donner une personnalité à Teloch. Il semblerait que le phénomène se soit produit suite à l'inscription des runes et des glyphes sur la lame. Il faudrait que j'examine ton arme pour en savoir un peu plus et pour déterminer la véritable raison... Désolé de contrarier tes plans si tu en avais, mais tu vas devoir me suivre jusqu'à mon atelier.

    Ramener Bélial à sa forge était bien la dernière chose qu'il voulait, mais il n'avait pas le choix. Ses armes étaient particulièrement puissante, leur force équivalant celle de leur possesseur, et si Asphelion et Teloch avaient réellement une personnalité, cela risquait de devenir très dangereux, en particulier dans le cas de la chaîne qui contrôlait Rhaziel. Il espérait seulement qu'il n'y ait que ces deux armes là de consciente, ou le problème serait particulièrement difficile à résoudre.

    Forgeron - Alors que décide tu Bélial ? Tu me suis ou tu veux tenter de tuer mon apprenti ? A toi de voir où la priorité pour toi... Il peut être risqué de garder une arme qui à sa propre conscience...

    Bien qu'il ait tout fait pour détourner l'attention du démon de l'inconnu, sa survie ne tenait qu'à un fil.
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Jeremy Hawkins

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MessageSujet: Re: Difficult Times... [Libre]   Difficult Times... [Libre] Icon_minitimeMar 21 Juil - 1:27

Jeremy essayait tant bien que mal de canaliser les pulsions de meurtre qui naissaient en lui, serrant les poings de plus en plus fort pour se retenir d'un geste brusque et agressif qui aurait pu lui coûter la vie. Il n'aurait jamais cru que se retrouver face à Bélial, ce nom tant de fois visualisé, cette énigme à travers les ouvrages, cet assassin qui avait bouleversé la vie de sa famille, donnerait naissance à de tels sentiments chez lui. Il aurait voulu lui faire ravaler ses paroles mais la répartie lui manquait, surtout depuis l'apparition de ses pupilles écarlates, seul le silence répondit au démon, alors il trouva plus intéressant de se tourner vers son partenaire. Mais le ton employé ne dénotait pas ce genre de rapport. Le brun tourna enfin son regard vers l'interlocuteur de Bélial découvrant un homme apparemment âgé, mais qui parlait d'une voix relativement posée par rapport à d'autres. Qu'avait donc cet homme de différent? Comment pouvait-il se permettre de lui parler sans paraitre en ressentir la moindre crainte? Quelque part l'apprenti exorciste envia cet inconnu.

*Pourquoi peut-il le faire et pas moi? Comment fait-il pour rester si impassible?*

Ce sentiment s'oublia bien vite, remplacer par un haussement de sourcils tandis qu'une aura fine se dessinait autour de l'être aux cheveux d'argent et aux yeux bleus purs. Puis Jeremy s'étonna de l'étrangeté de leur conversation, faisant apparaitre de plis au niveau de son front signes de perplexité.

*Que fais cet homme exactement? D'après les propos de Bélial, il semblerait qu'il ait transformé son arme...Qui est-il?*

Sa pensée s'acheva dans deux abimes écarlates, tandis qu'une sphère de couleur similaire venait de naitre dans la paume de Bélial, lui arrachant un air stupéfait. Jérémy ouvrit la bouche et observa la boule flotter à quelques centimètres de là où elle était apparue.

*Ainsi voilà ce que vaut un Démon Supérieur?*

L'astre rougeoyant n'était pas excessivement imposant, mais pour avoir lui même tenté d'en produire un avec de la magie blanche sans obtenir de résultats durant un an, il concevait parfaitement la maîtrise qui s'émanait de cet objet. Le brun ne bougea pourtant pas, se contenant de répondre à la question:

-Je suis Jeremy, Jeremy Haw... Il n'acheva pas, l'homme âgé venait de prétendre l'avoir pris pour apprenti. Il tourna son regard d'un bloc vers lui, tout comme Bélial, et se rendant compte de l'acte, effaça le moindre signe de surprise de son visage et se contenta de soutenir au mieux le regard que l'être démoniaque portait à présent sur lui.

S'il ne comprenait pourquoi ce Forgy agissait ainsi par rapport à lui, il devait bien admettre que si cette ruse marchait, il s'en tirerait plutôt à bon compte. Dans l'état actuel des choses -et même si cela le répugnait- force était d'admettre qu'il n'avait pas le niveau pour l'affronter actuellement.


*Pourquoi ce Forgy prends t-il de tels risques? Espère t-il quelque chose en échange? Et qui sont ces personnes qui le protègent pour qu'il puisse avancer de tels arguments?*

Forgy évoqua des runes et des glyphes, s'il comprenait les mots il voyait mal en quoi cela nécéssitait une analyse de l'arme de Bélial, d'autant qu'apparemment ils allaient devoir passer encore du temps ensemble si cela se faisait. Pourrait-il tenir le rôle de l'apprenti dévoué jusque là sans même savoir quel était le métier de Forgy? Etait-ce quelque chose de particulier dans le monde de l'occulte? Il n'en avait pas la moindre idée.

-Master...vous êtes sérieux? Vous comptez réellement le faire se déplacer jusqu'à l'atelier? S'enquit-il en fronçant les sourcils, d'une voix qui parut plutôt perplexe alors qu'il aurait souhaité quelle soit la marque d'une opposition.

*Quitte à jouer les apprentis autant le faire jusqu'au bout...* Songea le brun en espérant ne pas rompre la mascarade. Mais ne pas réagir aurait probablement parut encore plus improbable pour un apprenti. *Dans le pire des cas, je combattrais*

Un silence pesant suivi les propos du barman, qui crains un instant d'avoir était trop loin.
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Bélial

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MessageSujet: Re: Difficult Times... [Libre]   Difficult Times... [Libre] Icon_minitimeLun 27 Juil - 21:27

Le pauvre mortel ne pipait mot. Était-il en train de réaliser que son heure arrivait ? Car si l’instrument de sa mort restait toujours à déterminer, le résultat final, lui, était parfaitement clair… L’humain allait mourir. Un éclat malsain sembla habiter les yeux du démon pendant un instant et la boule de feu incandescente dans sa main prit du volume. Alors qu’il allait attaquer – pas de quoi tuer, non, simplement de quoi le blesser gravement – l’homme parla. Il s’annonça comme étant un certain Jeremy, mais il n’eut toutefois pas le temps de dire son nom de famille que le Forgeron le coupa. Lui, son apprenti ? Ben voyons… On ne trompait pas le Prince des Mensonges aussi aisément. Malgré tout, Bélial fit disparaître le feu dans sa main.

« Ton apprenti, vraiment ? Tu fabriques des armes depuis… » Bélial compta sur ses doigts d’un air faussement concentré avant de jeter un coup d’œil vers le vieillard. « En fait je n’ai aucune idée de ton âge et, à vrai dire, je m’en contrefiche éperdument. Mais ça ne t’aurais pas fait de mal d’être transformé quelques années plus tôt. Quitte à avoir l’air d’une loque finie pour le reste de l’éternité, moi je me serais tué il y a longtemps… Tes os ne te font pas trop souffrir ? En tout cas… Tu as eu toutes ces années et ce serait maintenant que tu te prendrais un apprenti ? Un mortel, en plus, qui pourrait seulement te servir quelques années avant de devenir trop vieux et faible pour continuer ? Ne me prends pas pour un idiot, Forgeron. »

N’empêche qu’à cause de cette distraction, Bélial n’avait pas pu savoir le nom complet du mortel. Haw… Haw… Haw… Étrangement, le démon sentait que ce détail était important. Où avait-il entendu un nom de famille qui commençait avec cette sonorité ? Finalement, il secoua la tête : il finirait bien par s’en rappeler et continuer à chercher ne servirait à rien. Mais le Forgeron, lui, n’en avait pas terminé. Afin de lui faire peur, sans doute, il rappela au démon qu’il était protégé.

« Tu ne vas pas me sortir ça encore une fois ? Les Anciens sont plus faibles que jamais. Je pourrais tuer Yahvé les yeux bandés et Satan... Laisse-moi m’occuper de Satan. »

* Je vais lui régler son compte bien assez vite. *
ajouta-t-il pour lui-même.

« La seule raison pour laquelle je te laisse vivre, c’est que tu m’es plus utile vivant que mort. Assure-toi que l’équilibre ne change pas et tu auras la protection du plus puissant des Immortels, fit Bélial tout en s’inclinant de manière sarcastique. Et par protection, je veux bien sûr dire que si je suis dans le coin et si je suis extrêmement motivé, il se pourrait que je fasse quelque chose pour te protéger. Et sinon et bien… tant pis. J’ai bien assez de problème pour avoir en plus à m’occuper de ceux des autres. Et puis je dois avouer que j'aimerais bien voir ton expression quand tu vas mourir... »

Le Forgeron se pencha alors sur le cas de Teloch et, indirectement, d’Asphelion. À en croire ses dires, il n’avait jamais voulu créer des personnalités à ces armes. Pour Bélial, l’impact de ces dires était très clair. D’une part, le Forgeron n’était peut-être pas aussi connaisseur que ce qu’il voulait bien laisser croire. En créant des armes aussi puissantes, il avait dû marcher dans l’inconnu… en prenant comme cobayes un archange à la santé mentale fragile et le démon le plus puissant des Enfers. D’une autre part, cette expérience pouvait se retrouver soit très dangereuse, soit très bénéfique pour Bélial. Il allait simplement devoir apprendre à contrôler ce Telocvovim. Il l'avait bien senti lors de son combat contre Rhaziel. L'arme pouvait décupler ses pouvoirs, il devait seulement payer le dragon... avec quoi ? Son sang ? Sa peau? Sa beauté ? Tout cela était encore incertain, mais ce n'était pas le genre de problème qui indisposait le démon. La puissance peu importe le prix, voilà ce qu'il recherchait. Sans même le savoir, le Forgeron avait peut-être précipité la chute de Satan… C’est alors que le vieillard lui demanda de le suivre à sa forge. Là, le démon ne put faire autrement que de hausser le sourcil. Depuis toutes ces années, il s’agissait de la première fois que le Forgeron acceptait de lui montrer sa forge et, plus encore, son repère. Il devait être vraiment préoccupé par les armes pour réagir ainsi…

« Je veux bien te suivre, mais est-ce qu’il vient avec nous ? » demanda Bélial en pointant le mortel.

Sans vraiment attendre de réponse, le démon se retourna vers le feu, qui ne cessait de s’intensifier. Il tendit la paume de sa main et, aussitôt, les flammes se dirigèrent vers eux, comme poussées par un vent invisible. Au moment d’arriver à leur niveau, elles diminuèrent, jusqu’à être complètement absorbées par la paume du démon. Voilà un problème de réglé… Il ne restait plus que les mortels, maintenant.


« Alors, on sort discrètement ou est-ce que je détruis tout sur mon passage ? » demanda-t-il avec un regard qui en disait long.
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Le Forgeron

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MessageSujet: Re: Difficult Times... [Libre]   Difficult Times... [Libre] Icon_minitimeDim 23 Aoû - 19:45

    Forgeron n'avait pas réfléchi au problème de la police, et il était évident que la station de métro devait être encerclée. Ils avaient trop tardé à sortir d'ici, et bien que la proposition de Bélial était tentante pour s'échapper facilement, il ne pouvait se résoudre à se faire remarquer de la sorte. Il allait devoir trouver une solution au plus vite s'il ne voulait pas être tué par la police.
    Il regarda autour de lui, à la recherche d'une idée quelconque qui pourrait l'aider à les faire sortir de ce trou à rat. Il devait absolument faire partir les policiers avant que les pompiers n'arrivent, histoire de leur laisser quelques secondes de sursit pour s'en aller sans être vu.


    Forgeron - Si tu n'avais pas tout détruit autour de toi, nous aurions pu aller à Chinatown directement par la voie souterraine. Malheureusement, il va nous falloir y aller à pied sans se faire remarquer. Ton impulsivité est une chose des plus agaçante chez toi...

    Il avait beau réfléchir, mais rien ne lui venait en tête. Quelle que soit la sortie qu'ils tenteraient, soient ils se feraient tirer dessus, sois ils se feraient interrogé, mais dans tout les cas ils finiraient par se faire remarquer, et il ne fallait absolument pas que la police puisse remonter jusqu'à sa forge. Il y avait sur place trop de métaux et de composants inconnus des humains pour qu'il accepte de courir un tel risque. Mais s'il réfléchissait trop longtemps, c'était les pompiers qui interviendraient, et ils seraient de toute façon arrêté.

    Forgeron - Il semblerait que nous n'ayons pas le choix. Bélial, fais comme bon te semble, mais fais en sorte de couvrir notre fuite, il se tourna alors vers son "apprenti", pendant ce temps toi et moi nous partirons discrètement sans nous faire remarquer. Il se tourna de nouveau vers le démon. Retrouve moi demain matin à l'entrée sud de Chinatown. De là, nous irons à mon atelier et je pourrais examiner Teloch. D'ici là, n'essaie pas de me contacter et tiens toi tranquille. Déjà que les flic risquent de nous pincer, je ne voudrais pas non plus que tu ramène des ennemis à toi chez moi.

    Il n'aimait pas laisser un démon tel que Bélial laisser libre cour à ses pulsions meurtrières, mais il n'avait pas le choix, son secret en dépendait. Il s'approcha du trou dans le mur suivi du jeune homme et se cacha de la vue des policiers. Il devrait attendre que Bélial commence son travail à l'extérieur pour pouvoir sortir.

    Forgeron - Et inutile de faire durer les choses une fois que nous serons parti... Il y a eu assez de morts comme ça aujourd'hui.
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Bélial

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MessageSujet: Re: Difficult Times... [Libre]   Difficult Times... [Libre] Icon_minitimeDim 13 Sep - 22:30

Le Forgeron semblait à la recherche d’une solution qui aurait pu éviter tout bain de sang. Bélial, de son côté, savait très bien qu’il n’y avait pas d’autre sortie possible que l’entrée principale… En d’autres mots ? Il allait pouvoir s’amuser un peu avec le corps de police de Los Angeles. Le vieillard, visiblement contrarié, lui fit remarquer qu’ils auraient pu s’en tirer discrètement n’eut été des extravagances du démon. Pour toute réponse, le Prince des Enfers lui renvoya son plus beau sourire plastique.

« Allons, Forgy… Tu sais très bien que c’est cette impulsivité qui fait mon charme. »

Tout se déroulait à merveille. D’ici quelques instants, le vieillard allait lui donner le droit de massacrer tous les policiers qui se trouvaient sur leur chemin. Oh bien sûr, rien ne l’aurait empêché de tous les tuer de toute façon, mais c’était plus glorifiant de l’entendre dire de la bouche du Forgeron… Finalement, les mots tant attendus se firent entendre. Les yeux de Bélial scintillèrent un instant, alors qu’un sourire carnassier s’affichait sur son visage. En cet instant, le démon dégageait une telle aura de cruauté qu’il aurait pu passer pour le "Mal Pur". Non… Il était le Mal Pur.

« Ne t’en fais pas, Forgeron. Je ne ramènerai aucun ennemi chez moi… »

Tout en disant cela, les traits du visage de Bélial étaient si déformés par sa soif de sang qu’il aurait pu passer pour un fou. Mais il n’était pas fou, non… Il était tout simplement un maniaque sanguinaire. La raison pour laquelle le démon avait dit qu’aucun ennemi les suivrait était bien simple : les seuls êtres qui sortiraient vivants de ce carnage étaient le Forgeron et son "apprenti". Pas de chance pour les autres… Sans perdre une seconde de plus, Bélial retira sa chemise et la lança vers le vieillard.

« J’en ai déjà perdue une l’autre jour et j’aime bien celle-là. Tu me la rapporteras à Chinatown. » Le démon se retourna alors vers le soi-disant apprenti. « C’est ton jour de chance, petit. Non seulement tu as la vie sauve, mais tu vas assister à la démonstration des pouvoirs d’un Prince des Enfers… Mais le Forgeron ne sera pas toujours là pour te sauver de ta curiosité, humain. » Bélial se détourna de l’homme. Étrangement, il sentait qu’il allait le revoir et ce genre d’intuition ne le trompait que rarement. « Oukal-al-Morhiaki ! »

L’amulette se réveilla et, quelques instants plus tard, Teloch se trouvait à la main du démon.

* Épée, donne-moi tes pouvoirs. *

* Je ne sens aucun Immortel, démon. Tu n’as pas besoin de moi. *

* Je ne t’ai pas demandé ton avis. Donne-moi tes pouvoirs et tais-toi. *

* Très bien, mais le Telocvovim n’aime pas être réveillé sans raison. Le paiement sera plus important. *

Bélial lança un dernier regard vers les deux humains. Quelques secondes plus tard, des veines de sang s’échappèrent du rubis qui ornait le cimeterre. Elles se répandirent sur l’épée, puis foncèrent vers le corps du démon. Les plaies sur son bras gauche et son torse semblèrent durcir. Quelques instants plus tard, elles étaient remplacées par des écailles noires séparées d’un mince fil doré. La bouche du démon s’allongea, ses dents se transformèrent en canines qui ne semblaient arrêter de grossir. Ses yeux devinrent dorés et reptiliens. Dans son dos, ses omoplates s’élargirent, jusqu’à être tellement grandes qu’elles sortirent du corps du démon dans un éclat de chairs et de sang. Elles continuèrent à s’agrandir. Bientôt, elles perdirent leur couleur blanche pour devenir complètement noires et recouvertes des mêmes écailles que sur son torse : ses omoplates étaient devenues deux immenses ailes draconiennes.

* Cette sensation de puissance est si jouissante ! J’en veux plus ! PLUS ! *

Cette fois, les écailles recouvrirent l’ensemble de son torse, ainsi que son bras droit. Ses mains s’agrandirent, ses doigts s’allongèrent. Ses ongles devinrent d’immenses griffes. À la base de son dos, la colonne vertébrale du démon sortit de son corps à la manière de ses omoplates. Elle s’allongea jusqu’à atteindre le sol, puis des centaines d’écailles vinrent recouvrir la queue reptilienne. Le liquide doré, autrefois si mince, atteignait maintenant près d’un centimètre de largeur.

Le démon, si c’en était encore un, se retourna vers les deux humains.


« Arach’n liam prghakk qiriem ! »

Une mince pellicule grisâtre vint se coller sur le corps des deux hommes. Quand le démon parla, sa voix était complètement transformée, elle aussi. On aurait dit celle d’une créature revenue d’outre-tombe. Elle était si grave qu’on aurait presque dit un raclement.

« Vous allez être invisibles pendant à peu près une heure. Les Immortels pourront vous voir, mais pas les simples mortels. Je vais créer une barrière autour des policiers pour que ceux du monde extérieur ne voient rien du massacre. Attendez que j’aie libéré le chemin pour vous glisser hors du métro… À moins, bien sûr, que vous ne vouliez voir le massacre, ajouta le démon avec un sourire terriblement déformé par les canines qui dépassaient de sa bouche. Je devrais avoir fini dans cinq minutes. »

Puis, sans un mot de plus, le monstre se dirigea vers la sortie.

***


« SWAT 1, SWAT 2 et SWAT 3, vous venez avec moi ! »

Un peu plus loin devant, une quinzaine d’hommes habillés en armure anti-émeute s’engouffrèrent dans le métro. L’officier Marshall, accroupi derrière sa voiture de police, put se permettre de respirer. Les soldats de la SWAT allaient tout régler en quelques minutes. Les rapports préliminaires étaient encore assez flous. Certains parlaient d’une bombe qui aurait explosée dans le métro, d’autres d’une attaque terroriste armée. Dans un cas comme dans l’autre, c’était bien au-dessus du mandat du LAPD.

Un peu plus loin, le poste de relais recevait des rapports fréquents de la part des trois équipes parties dans le métro. Pour le moment, tout semblait assez calme.


« Il y a le corps d’une fe….. ci. Elle a dû être empor…… e mouvement de panique a…… bombe. »

Il y avait des parasites dans le signal radio. Normal, puisqu’ils se trouvaient sous terre. Soudain, plusieurs coups de fusil se firent entendre dans la radio. L’officier qui s’occupait du relais se jeta littéralement sur la machine.

« Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui se passe !?

- Mitchell…… mort ! SWAT 2 est….. ort ! Merde, qu’est-ce que……. Fuck ! Fuck ! FUCK !!!.............

- Andrews ! Répond-moi, Andrews !

- …………………..

- J’ai… J’ai perdu tout contact, monsieur »
fit l’officier en se tournant vers son supérieur.

La tension monta d’un cran parmi les policiers. Marshall, toujours derrière sa voiture, renforça sa prise sur son Colt.


« ……………..Bonjour à tous. » Une voix gutturale s’était emparée de la liaison radio. C’est à peine si Marshall pouvait la différencier de l’interférence sur la ligne. « J’aur…… voulu tous vous tuer, mais certaines……. sonnes m’ont demandé……. seulement le minimum……. lors ceux qui veul……. vivre, courrez pour votre v………… Let the bodies hit the floor !................ »

Il ne fallut pas plus de trente secondes pour qu’une silhouette se profile à l’entrée du métro. Sa peau semblait étrangement noire, mais un fil doré semblait dessiner des motifs sur son corps. Ce n’est que lorsque Marshall aperçu un mouvement dans le dos de la "chose" qu’il remarqua les deux immenses ailes. Le policier déglutit lentement, puis tenta de se raisonner.

* Un costume, tout simplement. Ce n’est rien de plus qu’un costume… *

* Tue. *

Marshall écarquilla les yeux. Il venait très clairement d’entendre une voix dans sa tête ! La chose le regardait fixement, sans même cligner des yeux.

* Tue *

* Je… Je dois tuer… *

Une partie de son esprit semblait vouloir résister à l’attaque mentale, mais il n’était pas assez fort. Sans vraiment qu’il ne contrôle quoi que ce soit, il tourna son fusil vers ses collègues et se mit à tirer sur eux. Trois hommes s’effondrèrent. Les autres, pris de panique, se mirent à tirer sur la créature. Les balles, toutefois, semblaient ricocher sur une sorte de bouclier énergétique de couleur bleu-mauve.

Enfin, Marshall retrouva le contrôle de son corps. Il se retourna vers la créature, mais celle-ci avait disparu. Une explosion lui fit tourner la tête. Elle était là, sur le dessus d’une camionnette de la SWAT, et elle venait de détruire une voiture de police. Le démon, car Marshall étaient maintenant certain que cette chose n’avait rien d’humain, semblait tout droit sortie d’un récit biblique. D’immenses ailes, une queue de serpent, un corps recouvert d’écailles… L’officier, qui n’avait jamais été vraiment croyant, se jeta au sol et se mit à prier. Autour de lui, tout n’était que chaos. D’un geste, la créature brûlait des policiers, d’un autre, elle les manipulait pour les forcer à s’entre-tuer. L’immense épée à sa main découpait les chairs aussi facilement que du beurre. Les balles semblaient incapables de percer son bouclier protecteur. En une seconde, elle bougeait de quinze mètres. Elle n’était sortie du métro que depuis une minute et, déjà, ils n’étaient plus qu’une poignée de survivants. Même les curieux qui s’étaient aventurés près de la barrière de police ne s’en étaient pas sortis.

Soudain, le démon s’immobilisa au milieu du chaos qu’il avait créé. Il souleva les bras vers le ciel et parla dans une langue inconnue. Les mots coulaient dans sa bouche dans un rythme qui semblait presque chanté. Une lueur rougeâtre recouvrit le corps de la chose avant de couler vers le sol et de se répandre dans un torrent d’éclairs noirs. Il ne se passa rien pendant quelques secondes, puis Marshall sentit qu’on le tirait vers l’arrière.


« Non, arrête ! On doit se cacher ! Il faut qu’on se… »

L’officier s’arrêta de parler quand il vit ce qui le traînait. La… chose… portait les habits d’un soldat de la SWAT, mais il lui manquait la moitié du crâne… Un zombie ? Malgré tout ce qu’il venait de voir, Marshall avait de la misère à croire que ce qu’il avait sous les yeux était bel et bien un mort-vivant.

D’un coup bien placé, il réussit à se dégager de la prise du monstre. Mais c’était peine perdue. Tout autour de lui, les morts s’étaient levés. Des zombis, par dizaines, traquaient les derniers survivants, comme lui. Les mains tremblantes, Marshall ramassa son Colt, qu’il avait échappé au sol. Il le pointa sur sa tête et retira la protection. Mieux valait mourir ainsi que de finir comme ces créatures. L’immense douleur dans son crâne, alors que la balle le perforait, fut la dernière chose qu’il sentit avant de tomber, inerte.
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